AED : la CGT remet dans les cartons le « plan social » du Rectorat
Le 12 mai dernier, le Rectorat de l’Académie de Nice dévoilait un projet de refonte des critères de répartition des assistants d’éducation (AED) dans les collèges et lycées. Sous couvert « d’ harmonisation des barèmes » et de « prise en compte des spécificités d’établissement », c’est un véritable coup de massue que l’administration s’apprêtait à infliger aux établissements de l’Académie : 111 suppressions de postes annoncées pour la rentrée 2025 dans les collèges et visant en priorité les structures accueillant les élèves les plus vulnérables.
Les SEGPA ? Moins de besoins. Les ULIS ? Redondance des critères. La sémantique froide et technocratique du redéploiement de moyens certes constants mais manifestement insuffisants. Rien d’étonnant : depuis des années, la CGT dénonce une gestion de la pénurie maquillée en « optimisation ».
Une violence sociale inouïe sèchement dénoncée par la CGT
Face à ce qu’elle a immédiatement qualifié de véritable plan social, la CGT Éduc’Action est montée seule au créneau. Et elle n’a pas chipoté sur les chiffres ou les pourcentages des nouveaux barèmes. Non. Ce qui l’a scandalisée, c’est la brutalité du procédé, l’absence de toute solution de réemploi et le mépris envers des personnels précaires, qui font tourner les établissements au quotidien.
Des personnels de moins en moins jeunes, d’ailleurs — signe évident de la professionnalisation du métier d’AED. Dans le cadre du groupe de travail du 29 avril, consacré à la CDIsation, la CGT avait démonté et démontré au Rectorat que le « job étudiant » n’en est plus un. « Leur avenir ? France Travail. »
Une hécatombe silencieuse
Dans le Var, la saignée est particulièrement marquée sur l’Ouest du département (Provence Verte, Sud Sainte-Baume, Vallée du Gapeau, Verdon) où 12,7 emplois sont supprimés net. Quelques exemples : Collège Jean Giono (Le Beausset) : –1,6 poste (–33 %) ; Collège Joseph d’Arbaud (Barjols) : –1,4 (–21 %) ; Collège Yves Montand (Vinon) : –1,8 (–35 %) ; Collège Guy de Maupassant (Garéoult) : –1,3 (–27 %), Collège Lei Garrus (Saint-Maximin) : -1,4 (-32%) …
D’une manière générale, les collèges doivent souffrir et c’est vrai pour l’ensemble du territoire : Roquebrune-sur-Argens : -1,8 postes (-33%), Daudet à La Valette-du-Var : -1,7 (-32%), Ravel à Toulon : -1 (-24%) … Des lycées aussi avec la palme pour Dumont d’Urville suivi par Rouvière avec respectivement moins 4 et moins 3 postes !
Ces chiffres ne sont pas des abstractions mais nous arrêtons là pour les exemples. Ils signifient moins de surveillance, moins de soutien, plus de charge pour les équipes restantes, et surtout, aucune perspective pour les AED concernés. Des vies brisées.
Mobilisation syndicale, victoire concrète
La CGT a donc martelé l’argument de la casse sociale et, assurément, cette pression syndicale s’est amplifiée ces derniers mois grâce aux mobilisations, comme celle du 1er avril à l’appel de la seule CGT. Ce jour-là, des vies scolaires entières étaient en grève, notamment à Rocbaron ou au collège Font de Fillol à Six-Fours.
À cette occasion, la CGT a aussi dénoncé une dérive inadmissible : au collège de Six-Fours, des parents d’élèves ont été appelés par la Direction pour remplacer les AED absents à la pause méridienne. Une ligne rouge a été franchie. La CGT a exhorté le Rectorat à prendre des mesures fermes face à un tel agissement.
C’est ce poids-là qui conduit au recul de la Rectrice : la « refonte » ne sera pas appliquée à la rentrée 2025. C’est une victoire. Mais une victoire de vigilance.
Le combat continue
La CGT demande désormais que si cette mesure devait advenir elle soit conditionnée à des mesures d’accompagnement sérieuses : pas de redéploiement sans garanties de réemploi et pas de restructuration sans étalement sur plusieurs années.
Au demeurant, la priorité de rang un demeure le combat pour les moyens : plus d’AED et plus de CPE. Car si le projet est suspendu, il n’est pas abandonné. Et la logique comptable, elle, reste intacte. Comme depuis des temps immémoriaux ou presque l’institution administre la pénurie plutôt que de se battre pour l’Ecole.
Avec la CGT, la bataille pour la dignité, l’emploi et la reconnaissance des AED doit plus que jamais se poursuivre. AED : organisez-vous ! Rejoignez la CGT !
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