l'école du socle


La loi d'orientation sur l'école se situe toujours dans l’optique de l’école du Socle, or rien n’est plus discriminatoire que de réduire les apprentissages à ce socle.

Nous ne pouvons admettre qu’avant même de devenir élèves, certains enfants – issus notamment des couches socialement les plus fragilisées par le chômage, la pauvreté, l’absence de perspectives, les discriminations en tous genres – pourraient être « déterminés » comme devant se contenter d’une base représentant à la fois un minimum et un tout suffisant.

L’accès à ce qui se trouve sur le socle serait-il, par conséquent, réservé aux seuls élèves à qui on aurait donné les clés de la réussite ? L’école publique serait-elle, à terme, vouée à ne dispenser que ces savoirs de ce socle, laissant alors le soin au privé, par exemple, d’enseigner les autres savoirs à une élite, comme l’y pousse déjà l’assouplissement de la sectorisation des collèges dans certains quartiers, accentuant de toute manière un tri social que nous combattons ?

Nous continuons donc, à la CGT Éduc’Action, à revendiquer un service public d’éducation progressiste, qui ne restreigne pas les apprentissages à un socle commun de savoirs formatés pour satisfaire le patronat, mais qui permette à tous l’accès à une culture commune émancipatrice.

Ce n’est pas là qu’une simple question de vocabulaire : la culture commune est celle qui va donner à tous les clefs pour décrypter le monde, l’analyser, le critiquer, accéder à une citoyenneté pleine et entière.

Le Socle commun permet en réalité de préparer l’employabilité des élèves, ce n’est pas là la priorité que nous attendons d’un projet éducatif émancipateur.

Edith Cresson, ex-Premier ministre et Commissaire européenne (1995-2001 – Science,  Recherche et Développement) nous disait:

« Nous discutons avec 40 branches professionnelles européennes : elles ont des besoins communs et nous essayons de les aider à mettre en place des systèmes d’accréditation des compétences communes, ce qui facilitera la mobilité des salariés et donc sera un moyen de lutter contre le chômage en Europe. Le test d’accréditation permettra de juger le candidat à un emploi, non sur les connaissances générales jugées par un diplôme, mais sur les compétences très pointues recherchées par les entreprises. «