Oui à la sécurité sociale / Non à la sécurité globale

Oui à la sécurité sociale / Non à la sécurité globale

Samedi 16 janvier, des marches des libertés ont eu lieu dans tout le pays afin de signifier l’opposition citoyenne au projet de loi sécurité globale.

A Toulon, plus de 250 personnes se sont réunis devant l’opéra puis sont partis en manifestation jusqu’au parvis des droits de l’Homme.

Une coordination varoise regroupe depuis plusieurs semaines de nombreuses associations, organisations syndicales et politiques. Voici le communiqué commun qui a été lu  .

Lettre ouverte au président de la République, aux député-e-s, aux sénatrices et sénateurs

Nous manifestons depuis près de deux mois dans toute la France pour le retrait de la loi de sécurité globale et des décrets du 2 décembre 2020. Ce, dans un contexte d’urgence santaire qui depuis près d’un an, entrave nos libertés (liberté de circuler, liberté de se rassembler -en famille même-, liberté d’accéder aux espaces culturels, …), et se traduit par un appauvrissement croissant d’une grande partie de la population (demandeurs d’emploi, saisonniers, étudiants, femmes isolées, mineurs non accompagnés, salariés précaires, …) .

Alors qu’il faut, de toute urgence, s’attaquer à la pauvreté et à la précarité, vous travaillez à réduire, tous les jours un peu plus, nos libertés ! Avec ces mesures liberticides, votre seule volonté, c'est de tenter de faire taire la révolte qui se dresse contre votre politique qui s'attaque aux droits des travailleurs, des jeunes et des retraités.

Ainsi, en octobre 2017, la loi du 30 octobre renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme a institué des mesures de prévention comportant des « périmètres de protection », des « assignations individuelles à un périmètre géographique », des perquisitions.

Le 10 avril 2019, vous avez adopté une loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations. Plus connue sous le nom de « loi anti-casseurs », elle a restreint le droit de manifester.

En mars 2020, la déclaration de l’état d’urgence sanitaire a donné pouvoir au Premier ministre de prendre par décret des mesures limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion et de procéder aux réquisitions de tout bien et services nécessaires « afin de lutter contre la catastrophe sanitaire ». 

Et comme si ce n’était pas suffisant, dans un contexte où nous ne pouvions même pas accompagner nos morts, vous légifériez pour que "la violation des interdictions ou le manquement aux obligations" soient punis de l’amende prévue pour les contraventions de la 4e classe" (135 euros) et pour que le non respect des « restrictions de liberté » soit puni de six mois d’emprisonnement et de 10 000 euros d’amende.

Huit mois plus tard, le 24 novembre 2020, l'Assemblée nationale adoptait en première lecture le projet de loi «Sécurité globale»  malgré l’opposition de la Défenseure des droits, du conseil de l’ONU, du Conseil européen … et prompts à modifier le code de la sécurité intérieure, vous adoptiez le 2  décembre 2020, 3 décrets portant sur le traitement de données à caractère personnel, ouvrant ainsi la voie à la reconnaissance faciale et au fichage de groupements.

Le Conseil des ministres du 13 janvier, précédé du désormais inévitable conseil de défense, a présenté un projet de loi prolongeant l’état d’urgence jusqu’à fin juin. Encore des libertés publiques fondamentales qui sont attaquées : la liberté de réunion, la liberté de circulation, la liberté de manifestation !

Suivra, à l’Assemblée nationale, dès le 1er février, la discussion du projet de loi sur le « séparatisme », rejeté de toutes parts, recyclant l’article 24 de la loi sécurité globale. Refusant ce cours liberticide, autoritaire, la coordination Stop Loi Sécurité Globale (comprenant les syndicats de journalistes et des organisations de défense des droits de l’homme), appelle à manifester aujourd'hui dans tout le pays. A Toulon, nous répondons présents avec le Collectif varois pour le retrait de la loi de sécurité globale qui regroupe 20 associations, syndicats, organisations politiques, assemblées populaires et groupes de Gilets jaunes pour l'arrêt immédiat des manœuvres liberticides du gouvernement.

Si tout ceci est révélateur de la dégradation des principes de sauvegarde de nos libertés fondamentales, il l’est aussi de l’évolution de nos institutions qui doivent en être les garantes.

Aussi, monsieur le Président de la République, mesdames et messieurs les député-e-s, mesdames et messieurs les sénatrices et sénateurs, entendez nous : ce n’est pas la loi de sécurité globale dont le pays a besoin, c’est à la sécurité sociale qu’il aspire. Et tous les jours qui passent, alors que la pandémie n’est pas enrayée et que nos familles sont endeuillées, c’est à la lutte contre la pauvreté et la précarité qu’il vous faut vous attaquer. Il y a urgence ; les mois passent, au fil des confinements successifs, sans que l’on puisse percevoir votre engagement à contrecarrer la crise économique et sociale qui, jour après jour, frappe de plus en plus de françaises et de français.

Cessez de travailler à réduire nos libertés et, de toute urgence, attaquez vous à réduire la pauvreté et à la précarité.

Sinon nous ne lâcherons pas, et nous prendrons toute notre part pour intensifier la mobilisation qui se dresse dans tout le pays pour le retrait de la loi de sécurité globale et l'abrogation de tous les décrets liberticides !

Sec globale