MOUVEMENT DEPARTEMENTAL: des CHANGEMENTS en PERSPECTIVE
DU MOUVEMENT DANS LE MOUVEMENT
Compte rendu du groupe de travail du 11 décembre 2025 : Dialogue social sur des éléments de barème du mouvement du 1er degré avec l’Inspection académique du Var
Le 11 décembre 2025, l’Inspection académique du Var a ouvert un premier round de dialogue autour des enjeux du mouvement du 1er degré et des éléments de barème.
Ce travail doit se poursuivre jusqu’en mars 2026, en articulation avec le CSA académique, dans le cadre de la révision des lignes directrices de gestion (LDG) mobilité.
L’administration met en avant la volonté d’harmoniser les pratiques entre les départements de l’académie.
La CGT, si elle partage l’intérêt d’harmoniser pour améliorer les situations et être plus juste, rappelle une nouvelle fois que cette convergence est menée sans réflexion préalable sur la finalité du mouvement, alors même qu’il devrait avant tout servir à faciliter la vie des personnels. En l’occurrence, les discussions sur le poids des éléments de barème relatifs à la vie personnelle des agent·es sont particulièrement minorées, alors même que, par exemple, la première priorité légale pour l’ensemble des fonctionnaires d’État est le rapprochement de conjoint·e (article L512-19 du Code général de la fonction publique, repris par les LDG ministérielles).
L’Inspection académique soumettait huit points à examiner lors de ce groupe de travail. Deux d’entre eux vont vous surprendre. Nous les relatons ci-dessous, dans l’ordre des discussions.
1. Postes à exigences particulières UPE2A
À la demande du CASNAV, l’administration souhaite créer un vivier valable trois ans pour les postes UPE2A. L’administration n’est pas en mesure d’expliquer ce qui motive réellement ce changement, qui ne concernerait pas les personnels déjà en poste à titre définitif. Ce vivier reposerait sur une double validation :
la certification CASNAV ;
un entretien complémentaire.
L’administration envisage une communication dès janvier afin que les personnels aient le temps de s’y préparer et pour se donner le temps de constituer le vivier. Dès janvier, c’est pourtant trois mois avant même la fin des négociations !
Position de la CGT:
Si la mise en place de cette nouvelle double exigence oblige à devancer le calendrier légal, nous nous opposons à toute mise en œuvre avant la rentrée 2027.
La double validation paraît inutile : la certification délivrée par le CASNAV constitue déjà une garantie suffisante. La seule justification recevable serait de vérifier la qualité des personnels non certifiés entrant dans l’académie et justifiant d’une expérience antérieure.
Le dispositif introduit une complexité supplémentaire pour les collègues, sans bénéfice démontré.
2. Ouverture des postes de coordonnateur·rice ULIS aux enseignant·es du 2nd degré
La rectrice a fixé l’objectif de permettre – enfin – à des enseignant·es du 2nd degré (certifié·es 2CA-SH) de postuler comme coordonnateur·rices ULIS, alors que ces postes sont aujourd’hui exclusivement réservés au 1er degré. Elle souhaite répondre ici à une réelle problématique RH pour les personnels du second degré engagé·es dans ces dispositifs. Il s’agit d’une revendication portée par la CGT depuis près de dix ans.
En conséquence, l’académie souhaite tester, à la rentrée 2026, un mouvement inter-degrés géré par le Rectorat. Déjà à l’œuvre dans l’académie d’Aix-Marseille, ce mouvement « test » porterait en 2026 sur un nombre limité de postes (notamment en lycée professionnel ou dans des ULIS collège qui seraient ouvertes).
La difficulté évoquée par l’administration est qu’avec ce mouvement parallèle inter-degrés, des postes pourvus pourraient être découverts a posteriori, alors même que les mouvements principaux seraient achevés.
Position de la CGT
L’idée répond à un problème ancien : les collègues du 2nd degré formé·es n’avaient jusqu’ici jamais accès à ces postes.
Mais la CGT refuse toute inégalité de traitement entre professeur·es des écoles (PE) et certifié·es. Elle demande des garanties sur l’équité de rémunération et de service. En l’état actuel, les coordonnateur·rices du 2nd degré, avec un service de 21 heures, bénéficieraient de trois HSA et seraient donc mieux rémunéré·es que les PE pour un service équivalent. L’obtention de garanties sur ce point constitue un préalable indispensable.
3. Intérim de direction
Actuellement, un·e collègue assurant un intérim de direction (sur un poste non vacant en N-1) bénéficie de 10 points de bonification.
L’administration propose de porter cette bonification à 15 points. Cela peut paraître limité, mais il s’agit aussi de maintenir des équilibres vis-à-vis des autres bonifications liées à la direction d’école (par exemple, il faut avoir assuré sept années de direction pour prétendre à une bonification de 30 points).
Position de la CGT
La mesure va dans le bon sens et reconnaît mieux le service rendu. Attachée à l’équité du mouvement, la CGT rappelle également – et demande à l’administration de le faire systématiquement – que le fait d’assurer un intérim ne doit pas constituer une garantie d’obtention d’un poste à titre définitif.
4. Bonifications pour les territoires en difficulté de recrutement
L’administration souhaite, sur le modèle des Alpes-Maritimes, créer une bonification pour les collègues exerçant dans des communes connaissant des difficultés de recrutement.
36 communes sont identifiées selon les critères « rural éloigné » de la DEPP : Aiguines, Artignosc, Baudinard, Bauduen, Bargème, Brenon, Cabasse, Châteauvieux, Châteauvert, Collobrières, Comps, Correns, Entrecasteaux, Esparron, Fox-Amphoux, Ginasservis, La Bastide, La Garde-Freinet, La Martre, La Môle, La Roque-Esclapon, Les Mayons, Le Bourguet, Le Thoronet, Mons, Montferrat, Montmeyan, Pontévès, Saint-Antonin, Saint-Paul-en-Forêt, Tavernes, Tourtour, Trigance, Varages, Vérignon, Vins. À noter que certaines de ces communes ne disposent pas d’école.
S’y ajoutent la circonscription de Cogolin (sauf Le Lavandou et celles déjà incluses dans la liste précédente) : Cavalaire, Cogolin, Gassin, Grimaud, La Croix-Valmer, Le Plan-de-la-Tour, Ramatuelle, Rayol-Canadel, Saint-Maxime, Saint-Tropez.
Au final, 36 communes avec école seraient concernées. Quatre communes supplémentaires pourraient être ajoutées, portant la liste à 40. Au total, 29 % des communes varoises disposant d’une école seraient concernées par la bonification.
Position de la CGT
La démarche est globalement positive pour mieux pourvoir ces postes, même si la réalité statistique de la DEPP ne correspond pas toujours aux réalités locales, certaines communes classées ne rencontrant pas de difficultés de recrutement.
À l’inverse, des territoires de l’ouest et du nord-ouest du département, réellement en tension, ne sont pas inclus. La CGT demande que les quatre communes – a minima – qui viendront s’ajouter permettent de corriger cette situation
5. Bonification pour les enseignant·es non certifié·es sur poste ASH
Cette bonification ne vaut actuellement que pour les postes déjà occupés. Jusqu’alors, les services traitaient le mouvement « manuellement », en l’absence d’outil informatique (« requête ») adapté, ce qui entraînait un certain nombre d’erreurs.
Afin d’automatiser le traitement, l’Inspection académique souhaite utiliser une requête existante permettant de calculer l’ensemble des expériences antérieures sur un poste ASH. Toutefois, cette requête est paramétrée pour « tous types de postes ».
Les organisations syndicales s’opposent à ce que cette bonification vaille pour « tous types de postes », ce qui ne serait ni cohérent ni équitable pour le mouvement des personnels. Elles donneront leur accord à la condition expresse que cette bonification ne s’applique qu’aux postes ASH.
6. Postes LVER (hors dispositifs renforcés)
Jusqu’ici, la certification en langue vivante était considérée comme acquise pour la plupart des collègues, sans vérification des compétences réelles.
Cela a conduit, dans certains cas, à des affectations sur des dispositifs pour lesquels les collègues ne maîtrisaient pas la langue requise, voire pas du tout. Ces situations mettaient évidemment en grande difficulté les collègues concerné·es et les services.
Désormais, l’administration exigera des justificatifs « sur pièces », qui seront examinés pour autoriser les candidatures sur ces postes.
7. La fin du mouvement à titre provisoire
Ces dernières années, le nombre de collègues non affecté·es était deux fois supérieur au nombre de postes restés vacants. À titre indicatif, une centaine de collègues n’étaient pas affecté·es à l’issue du mouvement principal, alors qu’une cinquantaine de postes demeuraient vacants. Ces collègues demandaient ensuite une affectation à titre provisoire. Selon l’Inspection académique, il s’agit d’une spécificité très varoise qui n’existerait pas ailleurs.
Pour le mouvement 2026, le ministère impose donc un changement profond : l’ensemble des participant·es obligatoires au mouvement devra être affecté. Tant qu’il restera des non-affecté·es, la publication du mouvement sera bloquée.
En conséquence, les participant·es obligatoires devront formuler au moins quatre vœux MOB, contre un aujourd’hui. Il leur faudra repenser leur stratégie, en classant leurs vœux du plus au moins souhaité, en fonction de ce qu’ils et elles sont prêt·es à accepter.
Position de la CGT
La « culture varoise » du mouvement, fondée sur l’attente et l’espoir du « dernier moment » pour obtenir un poste compatible avec ses habitudes de vie, ne sera plus possible.
Si nous comprenons la logique de cette stratégie, l’insécurité qu’elle induit pour les collègues et la perpétuation de situations précaires pendant plusieurs années, dans l’attente d’un poste plus adapté, ne contribuent pas à améliorer leur bien-être. Bien souvent, ces collègues se retrouvent contraint·es de multiplier les déplacements et les affectations lors des premières années de carrière.
Cette disposition, couplée à celle relative aux « territoires en tension », peut toutefois permettre de fixer temporairement des collègues sur des postes leur offrant des bonifications, afin d’être à moyen terme mieux placé·es dans le mouvement.
In fine, la problématique de l’affectation éloignée des lieux de vie rejoint ce que nous indiquions en préambule : le mouvement du 1er degré ne prend pas suffisamment en compte les priorités légales. La situation personnelle de l’agent·e devrait être bien davantage prise en considération, d’autant plus que nous constatons l’arrivée croissante de collègues en reconversion professionnelle.
8. Attirer vers les postes de direction d’école vacants après le mouvement
L’Inspection académique déplore que chaque année une vingtaine de postes de direction restent vacants après l’ensemble des opérations de mouvement, ce qui désorganise le service public.
Elle souhaite donc permettre, dès le mouvement, de postuler « à titre provisoire » sur ces postes, à condition que l’IEN ait donné un avis favorable fondé sur les critères de la liste d’aptitude à la direction d’école.
Position de la CGT
La CGT interroge l’intérêt d’un tel dispositif, qui place les personnels dans une insécurité forte à N+1. Selon elle, la proposition a peu de chances de fonctionner et pourrait même s’avérer périlleuse pour les collègues « tenté·es par l’aventure ». En effet :
un·e collègue obtenant ce poste à titre provisoire perdrait son poste définitif antérieur ;
sans pour autant disposer d’une garantie de maintien sur le poste de direction l’année N+1, les bonifications prévues pour conserver le poste (15 points) étant insuffisantes pour assurer une stabilisation à titre définitif.
Information complémentaire
Compte tenu de l’absence actuelle de budget (PLF) et de la condition réaffirmée selon laquelle les opérations de carte scolaire ne doivent pas interférer avec les élections municipales de 2026, les opérations de carte scolaire pour la rentrée 2026 ne pourront pas avoir lieu avant la fin du second tour des élections, le 22 mars, soit au moins un mois plus tard que l’an passé.