Danger du vote au Sénat de l’autorité fonctionnelle des directeurs d’école

Danger du vote au Sénat de l’autorité fonctionnelle des directeurs d’école

Mercredi 10 mars, la loi Rilhac a été débattue au Sénat et plus précisèment le statut des directeurs d’école. Le gouvernement a changé de stratégie. En effet, à l’Assemblée il y a quelques semaines, Blanquer s’était opposé à un transfert de compétences entre les inspecteurs et les directeurs d’école. Mais cette fois, l’autorité fonctionnelle a été ramenée par un sénateur de droite avec le soutien du ministre et a été adoptée par 252 voix contre 92. La CGT Educ’action dénonce la fin de la gestion collégiale des écoles.

La loi devra repasser devant l'Assemblée. Il est nécessaire que les députés portent la parole des enseignants et les directeurs qui refusent ce transfert d’autorité et les profonds bouleversements toxiques qui en résulteront. La consultation organisée fin 2019 a montré que les directeurs rejettent majoritairement un statut leur donnant autorité hiérarchique.

Par ailleurs, si les directeurs deviennent les supérieurs hiérarchiques de leurs collègues, le collectif et le fonctionnement collégial qui fonde l’école primaire disparait. Les directeurs deviendront des gestionnaires de l’école, des technocrates et seront isolés du reste de leur équipe.

Le texte du Sénat est dangereusement imprécis sur ces aspects. L’amendement voté indique que "le directeur dispose d'une autorité fonctionnelle permettant le bon fonctionnement de l'école et la réalisation des missions qui lui sont confiées."

L’autorité fonctionnelle y est vaguement définie et ce sont les décrets d’application qui le feront.

Les directeurs seront d’autant plus sous pression que leur corps ne changera pas et que l’autorité pourra leur être retirée par l’inspecteur.

Ils pourront évaluer leurs collègues (comme le Grenelle de l’éducation l’envisage) et accepter regroupements d’écoles et/ou fermetures de classes.

La CGT Educ’action appelle les personnels à se réunir et à décider collectivement des modalités d’action pour s’opposer à cette dangereuse transformation de l’École. Il est urgent d’alerter et de se mobiliser avant le second passage à l’Assemblée nationale de ce projet de loi.

La CGT Educ’action continue de porter ses revendications pour exiger un temps de décharge suffisant pour chaque école et directeur, l’abandon de toutes les tâches administratives inutiles et inappropriées, une aide apportée par des personnels administratifs Fonction publique d’État dans les écoles, une création massive de postes, une augmentation des rémunérations et des bonifications indiciaires.