La Musette de Blanquer

L'éducation nationale, comme tous les autres secteurs d'activités, sous couvert de crise économique liée au COVID 19, n'échappe pas au rouleau compresseur libéral.


 Pour pallier les réouvertures chaotiques gérées par les collectivités et les chefs d'établissements avec la mise en œuvre d'un protocole sanitaire qui ne peut pas permettre le retour de tous les élèves, notre ministre a la solution miracle, les 2s2c !
 

Quésaco ?


Un dispositif qui devait être un moyen temporaire pour gérer les élèves en surnombre dans un établissement par rapport aux salles disponibles en temps de pandémie. Faire faire des activités sportives et culturelles en petits groupes pendant que les autres sont en classe. 2S pour sport et santé, 2c pour culture et civisme.
Pourquoi pas, mais là où la vision libérale intervient et la volonté de territorialisation de l'école se fait sentir c'est quand on découvre que ces 2s2c ne seront pas organisées par des enseignant·es mais par des animateur·trices de la municipalité.
De provisoire ce dispositif deviendra pérenne à la rentrée de septembre. Une nouvelle école avec des temps différents ! Un enrobage alléchant qui cache le démantèlement du service public d'éducation.
 
Les enseignements fondamentaux à l'école et le reste pris en charge par les collectivités. Des économies à la pelle pour l’État.
Et surtout des inégalités entre communes et donc entre élèves mais aussi des inégalités toujours plus abyssales pour les élèves qui n'ont pas la chance d'avoir les habitus culturels si chers à Bourdieu.
 

Autre point qui doit nous alerter, le devenir des collègues d'EPS, d'arts plastiques, de musique et des documentalistes. Les apprentissages de ces disciplines risquent de disparaître de nos établissements au profit d'activités plus ou moins intéressantes en fonction du budget alloué par la commune !
 
Les économies sont le fer de lance de cette nouvelle lubie de notre ministre, combattons là pour exiger une école émancipatrice !