CAPA MOUVEMENT INTRA PLP Académie de Nice

Ce Vendredi 8 Juin avait lieu la CAPA du Mouvement Intra pour les PLP de l'ACADEMIE de NICE, comme chaque année nos élus Paritaires - dans le respect de la Charte des Elus de la CGT Educ'Action de l'Académie de Nice ( seule organisation syndicale de l'académie a avoir adopté ce dispositif) - ont défendus les dossiers des collègues et ce ne fut pas chose facile dans le contexte actuel:

Cette année, 231 candidats ont participé au Mouvement intra-académique, 140 sont mutés. En réalité, seulement 43 candidats au total obtiennent leur premier vœu. 13 personnes sont affectées en extension et 15 personnes mutent sur une zone de remplacement sans l’avoir nécessairement demandé, dont 4 en P8039 (Eco gestion option gestion administration). Comme chaque année, nous attirons l’attention sur la situation des TZR : Seulement 16 sur 46 ont obtenu un poste fixe cette année. Certains de nos collègues TZR le sont depuis plusieurs années et vivent comme une injustice le fait de ne pas parvenir à se stabiliser ( parfois plus de 10 ans sans obtenir un poste fixe! ). Malgré les petites améliorations apportées pour eux dans le barème, leur situation ne change pas. Il faut donc aller plus loin.

188 postes vacants étaient au mouvement cette année, cependant, au final, encore 81 restent vacants et certaines disciplines en souffrent particulièrement : peinture revêtement (4), génie civil construction et réalisation (8), génie mécanique maintenance véhicules (8), génie électronique (5).

Concrètement, cela signifie des élèves sans professeur à la rentrée ou des classes avec un enseignant contractuel, précaire et peu formé. Ce chiffre interroge vraiment: soit on ouvre des postes au concours, soit on titularise les contractuels, soit on pallie vraiment la « crise des vocations » en revalorisant par exemple nos salaires. A moins que le projet soit de laisser péricliter des sections qui iront se fondre dans les « grandes familles » de métiers prévues par la réforme de la voie professionnelle.

En effet, ce n’est pas avec ce qu’annonce le gouvernement pour réformer la voie professionnelle que la situation des postes va s’améliorer. Les regroupements par familles de métiers (transport, bâtiment, commerce-vente…) laissent entrevoir des coupes importantes dans les postes.

Par ailleurs, les nouvelles grilles horaires prévoient, sur les 3 ans du cycle bac pro, 9 à 11 semaines de cours en moins. La réorganisation des enseignements et de ces grilles annonce des suppressions massives de postes ou des reconversions. A ce titre, la Gestion Administration s’apprête à subir un véritable plan social.

Pour nos élèves, après un an de formation en moins en 2009 avec le bac pro 3 ans, que la CGT avait ardemment combattu, voici encore près d’un trimestre de cours supprimé !

L’allègement des grilles touche en particulier l’enseignement général appauvrissant de fait la culture générale de nos élèves. De plus, la réécriture annoncée des programmes autour de « compétences » nommées « mobilités », « socialisation », « adaptation à des contextes professionnels différents » ne peut que nous inquiéter… On aurait plutôt tendance à y lire « flexibilité » et « précarisation ».

Pour les élèves du lycée professionnel, largement issus des classes populaires, l’horizon de l’enseignement supérieur, déjà assombri par le tri social imposé par « Parcours sup », risque tout simplement de se refermer, sans que ne soit davantage garantie leur insertion professionnelle.

Le traitement infligé à l’enseignement professionnel montre à quel point le gouvernement Macron méprise et piétine l’égalité sociale et le service public. En parfaite cohérence avec les chantiers lancés tous azimuts : attaque du statut des cheminots et ouverture à la concurrence à la SNCF, suppression de l’impôt sur la fortune, éclatement du système solidaire des retraites, sélection à l’université. Même la loi Alimentation est retoquée pour satisfaire les intérêts financiers du secteur agro-alimentaire au détriment de la santé des citoyens ! Preuve que l’intérêt général n’intéresse pas le gouvernement Macron qui lui préfère l’intérêt de sa classe. C’est le gouvernement des premiers de cordée qui poussent tous les autres dans la crevasse, où rien ne ruisselle du tout.

Les enseignants sont traités aujourd’hui exactement comme l’ensemble des travailleurs précaires de cette nation, ce qui donne toute sa cohérence aux actions de la CGT, syndicat interprofessionnel. Vous nous demandez toujours de faire plus avec moins de moyens financier et humains et de temps. Quand fera-t-on preuve d’humanité et cessera-t-on la dictature des chiffres ? Aujourd’hui, dans les établissements, ce sont des personnels de direction épuisés, des secrétaires épuisés en burn out, des agents de service démunis. Pour ne prendre qu’un exemple, au lycée Jacques Dolle, c’est 4 agents de service supprimés cette année et un poste en gestion. Actuellement dans ce lycée, il y a 90 élèves handicapés pour… 2 AVS et aucun référent handicap ( !!!). Les DGH qui continuent de fondre, les postes supprimés annoncés annoncent des lendemains qui déchantent, pas tant pour nous, enseignants mais pour les enfants des classes pauvres et moyennes. Toute une génération sacrifiée sur l’autel des « compétences » terme cher au MEDEF.

Nous vous le demandons, pour conclure : qu’est-ce qu’une nation qui n’accorde pas la priorité à ses enfants ?