1er bilan réforme du lycée rentrée 2011

 

 

Bilan partiel de la réforme du lycée pour la rentrée 2011 : « plus d’élèves par classe, suppressions de postes, renforcement de la hiérarchie entre les séries et affaiblissement de la voie technologique »

L'augmentation des effectifs scolarisés dans le 2nd degré est générale, pour des causes essentiellement démographiques. Particulièrement visible en collège (+1,2% entre 2010 et 2011, +1,76% depuis 2009), malgré la baisse du taux de redoublement à tous les niveaux, « les effets transitoires de la réforme [du Bac Pro] conduisent à observer une baisse de 15 000 élèves à la rentrée 2011 [en LP] » (note DEPP 11.27).

Effectifs et voies en LEGT
Les effectifs de LEGT augmentent de 0,5% entre 2010 et 2011. Mais si les effectifs de 2nde GT augmentent de 1,3% et ceux de 1ère Générale de 2,5%, les effectifs de 1ère technologique diminuent de 2,1%. La hausse moyenne des effectifs de 1ère (+0,5%) montre que la réforme du lycée s'est accompagnée d'une sur-orientation vers le lycée général, et donc d'une sous-orientation vers le lycée technologique.
Par ailleurs, si les évolutions sont faibles et les tendances encore récentes, il y a néanmoins des changements dans le poids respectif des séries de 1ère GT
    Poids respectif de chaque série dans les effectifs de 1ère G/T (source : note DEPP 11.27 )



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    La légère inflexion à la hausse de la série L ne doit pas cacher l'augmentation de la part de la série S : s'il y a « rééquilibrage » des séries et « revalorisation » de la série L (bilan qui nécessite plus de prudence, et un temps plus long d'observation), cela semble se faire au détriment de la série ES, et s'accompagne d'un maintien et renforcement de la « domination » quantitative de la série S.
    Dans les séries technologiques, c'est principalement la série STI / STI2D qui voit son poids diminuer.

Effectifs et divisions
La DEPP note qu'à la rentrée 2011, tous niveaux du 2nd degré confondu, seules 4 académies ont des effectifs « en légère diminution par rapport à 2010 ». Toutes les autres académies voient leurs effectifs augmenter ou rester stable.
Si on se concentre sur le lycée (hors-post-bac), les effectifs augmentent de 0,3% (soit 3029 élèves) entre les rentrées 2010 et 2011. A cette hausse correspond la suppression de 736 divisions. Autrement dit, pour 30 élèves en plus, on supprime 7 divisions. On voit donc bien que la réforme du lycée s'accompagne, parce qu'elle la permet, d'une suppression massive de divisions. Comme nous l'avions analysé, cette réforme était bien un outil pour continuer à supprimer des postes dans un contexte de hausse démographique. Les diminutions horaires et surtout le tronc commun de 1ère sont bien évidemment les principaux outils de cette logique.




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Ainsi, pour des effectifs qui augmentent de 0,3%, le nombre de divisions diminue de 1,9%. L'argument de la « baisse démographique », parfois encore mobilisé (en prenant des points de départ anciens, alors même que les années précédentes, on ne prenait comme référence que le n-1), est donc totalement invalidé. Même en Terminale où les effectifs diminuent, la diminution des divisions est trois fois plus importante que la baisse des effectifs.

Logiquement, cette politique aboutit à une hausse sensible des effectifs par classe : ce que nos collègues voient au quotidien, les chiffres du ministère le confirment :

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Bilan de 2 ans de réforme du lycée :
-dégradation des conditions de travail (+ d'élèves, - de divisions)
-suppressions de postes permises par la réforme, dans un contexte de hausse démographique
-non-remise en cause, voire renforcement, des hiérarchies entre voies et séries
-affaiblissement de la voie technologique, en particulier industrielle.
Tout cela sans compter les atteintes au métier, les remises en cause des missions (accompagnement personnalisé, programmes contestés, etc.)