Prime de 500 euros: un marqueur fort!

Prime de 500 euros un marqueur fort d'identité syndicale.


Jusqu'à présent aucune organisation syndicale, n’a revendiqué explicitement sa filiation d'extrême droite. Au contraire bon nombre préférant se retrancher derrière une pseudo « indépendance » de façade.

Les élections professionnelles de 2014 avaient certes permis de constater que certaines organisations syndicales étaient clairement soutenues par la branche éducation du FN ( le collectif racine voir ici ) mais là encore, ces organisations syndicales s'étaient retranchées "avec courage" derrière la formule : « on est indépendant, donc tout le monde, ou plutôt n’importe qui, peut nous soutenir, c’est pas notre problème... », ce qui au passage, en disait déjà long sur la philosophie de ces dites organisations.
Il y avait bien aussi leurs méthodes d'action: mise en accusation systématique des autres organisations, dénonciations mensongères pour accréditer l'idée du "Tous Pourris A Part Nous" (et par la même occasion pour masquer l'inactivité et la faiblesse de leurs propres organisations... ). Des méthodes, qui si on s’y arrête deux minutes, rappellent furieusement celles de certains organes de presse fascistes des années 30!

Mais là encore, ce n'était pas assez significatif pour s’en convaincre tout à fait. Comme si, dans une sorte d’aveuglement collectif, on ne voulait pas appeler un chat, un chat....

Et puis vint l'affaire de la prime de 500 euros !

Là,  il ne s'agit plus simplement de postures, ou de  méthodes, mais bien de contenu.

Et pour paraphraser une célèbre phrase d'un de leurs amis: ils ne pouvaient plus dissimuler le noir qu'ils ont à l'intérieur, par une habile carapace rouge a l'extérieur...
Car de quoi parle t- on, sinon de la prime Sarkhozy de 500 euros, créée en 2008 pour les enseignants du second degré qui acceptaient de prendre 3 heures supplémentaires ou plus...
A l'époque cela avait déclenché un tollé chez la plupart des organisations syndicales. En effet  ne s'agissait-il pas d'un énième foutage de g…. , avec la déclinaison à l'éducation, du célèbre "travailler plus pour gagner plus", enfin, un petit peu plus en l’occurrence.

Cette ineptie sans nom - car il ne  manquerait plus que l’on travaille plus pour gagner moins... – était  pour une profession déjà dévalorisée financièrement et dans ses conditions   de travail,  une véritable provocation !


Et voilà qu'aujourd'hui certaines organisations syndicales, dans un poujadisme le plus pur,  n'hésitent pas, par opportunisme et démagogie, à lancer des pétitions pour défendre la calamiteuse prime de 500 euros !
Mais ces organisations syndicales qui n’hésitent pas à crier haut et fort qu’elles sont POUR la  prime , sont beaucoup plus silencieuses pour afficher CONTRE  quoi et contre qui elles sont, en adoptant cette position!


Elles sont contre  l'EMPLOI et  contre les CREATIONS  de POSTES, car l'accumulation des heures sup., selon le bon vieux principe des vases communicants,  remplace les heures-postes et donc empêche de créer de nouveaux postes.

Donc  ces organisations sont contre les JEUNES COLLEGUES et les TITULAIRES REMPLACANTS ( TZR) qui attendent, des années parfois, pour avoir un poste fixe ou qui vont se retrouver  sur plusieurs établissements alors qu'ils auraient pu faire tout leur service sur un seul, si les heures n'étaient pas monopolisés par quelques uns!

Elles sont contre les  NON TITULAIRES qui de fait  auront moins de possibilité de travailler , pour les mêmes raisons.

Elles sont contre TOUT CEUX qui N'OBTIENNENT pas SATISFACTION lors de leur MUTATION, car l'inflation des heures sup. provoque la  pénurie de postes et sclérose le mouvement.

Elles sont contre nos CONDITIONS de TRAVAIL à tous, car l'accumulation des heures sup. par Certains rigidifie les services de Tous!

Et enfin elles sont contre LES ENSEIGNANTS en général, en laissant croire que notre métier est si facile que certains peuvent augmenter leur temps de travail de plus de 20% sans aucun problème. Comment ensuite aller négocier une réduction de notre temps de travail ou une amélioration de nos conditions de travail sans être complètement  illégitime!!!

Enfin dernier point et non des moindre, malgré leur posture ces organisations votent tacitement contre LA REVALORISATION de NOS SALAIRES!!!


Déjà au niveau des heures supplémentaires - qu'elles semblent défendre -  il n'en est en fait rien, puisque les HSA à la différence des HSE ont été les seules heures sup. à ne pas être revalorisées ( aujourd'hui 36 HSE d'enseignement rapportent plus qu’une HSA ). Et pour cause, en soutenant cette prime, ces organisations ont empêchées la  revalorisation des HSA, qui aurait de fait,  rendue caduque la prime de 500 euros en question...

Mais il en est de même pour NOS SALAIRES, pourquoi en effet,  les gouvernements successifs auraient-ils revalorisés nos salaires, alors qu'ils pouvaient faire travailler plus certains collègues, à un tarif bon marché, tout en économisant des postes?!

D'ailleurs il est assez parlant que le P.S.  au pouvoir, qui est revenu rapidement sur plusieurs mesures mises en place par l’ancienne majorité,  ait attendu la fin de son mandat pour supprimer cette prime….


Donc en fin de compte,  des "syndicats" , qui sont soutenus par des organisations d'extrême droite, qui utilisent leurs méthodes, qui pratiquent le populisme en mentant aux collègues et qui au final sont CONTRE l'emploi, la revalorisation des salaires et plus généralement les intérêts des salariés, on appelle ça comment?


Dans cette affaire comme dans tant d’autres, la seule position progressiste est bien celle de la CGT!

CGT qui dans un premier temps a refusé la pseudo revalorisation PPCR, et qui ne s'est pas couché devant le gouvernement, comme l'ont fait les syndicats de la co-gestion…
Mais qui dans un second  temps n'allait pas, sous ce prétexte, lutter pour maintenir une prime rétrograde et contre productive,et dont le gouvernement avait fait de sa suppression une condition d'un début de négociation sur la revalorisation de nos salaires….

Pour autant la CGT n'a pas changé d'avis sur la PPCR et c'est la CGT qui  est, comme toujours, à la pointe de la lutte contre les effets négatifs de ce dispositif et pour une vrai revalorisation ( voir ici ).

 

Pour rappel:

* Seuls le SNALC (SNE dans le 1er degré) et le SNETAA - FO ont voté contre la suppression de la prime de 500 euros

* Ont signé l'accord PPCR: FSU, UNSA, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FA-FP. (Ils ne représentent pas 50% des salarié-es de la Fonction Publique). N'ont pas signé l'accord PPCR: La CGT, FO et SOLIDAIRES