fin du redoublement?

 

Un projet de décret examiné en Conseil supérieur de l'éducation (CSE) le 3 juillet prévoit la fin des redoublements. Ils ne seraient plus possible qu'avec l'accord des familles. Le texte a été repris par le ministère pour non-conformité avec le Code de l'éducation. Mais l'administration est déterminée à mettre fin à une pratique qui couterait 2 milliards d'euros par an. Une somme très supérieure à l'effort fait au profit de l'enseignement prioritaire par exemple .

Déjà la loi d'orientation adoptée en juillet 2013 a voulu en faire quelque chose de rarissime. L'article 37 de la loi stipule que " Le redoublement ne peut être qu'exceptionnel". La loi a d'ailleurs mis en place l'expérimentation du "dernier mot donné aux parents" en matière d'orientation.

Le projet de décret sur l'accompagnement pédagogique des élèves présenté en CSE le 3 juillet stipule que le redoublement ne serait plus admis que suite à "une rupture longue des apprentissages". La décision de redoublement ne pourrait être prise par le conseil de classe qu'avec l'accord écrit des parents. Le décret élargirait à tous les redoublements la situation déjà présente pour les redoublements à l'intérieur d'un même cycle, déjà soumis à l'autorisation parentale. L'article D 331-29 du Code de l'éducation stipule déjà que " à l'intérieur des cycles des collèges et des lycées, le redoublement ne peut intervenir qu'à la demande écrite des parents de l'élève ou de l'élève majeur, ou, sur proposition du conseil de classe, avec l'accord écrit des intéressés".

Bien sur, la CGT Educ’action 83 s’interroge  également sur le  redoublement qui en règle générale, à l'école et au collège, s'avère peu équitable et inefficace du point de vue des progrès individuels des élèves. Il affecte souvent  négativement la motivation, le sentiment de performance et les comportements d'apprentissage de certains élèves  et  les stigmatise . Toutefois  la CGT Educ’Action ne peut pas accepter qu’une telle décision soit  prise sans l’avis  des personnels. Pas plus qu’elle ne peut accepter que le gouvernement analyse le redoublement comme simplement un coût au détriment d’une réelle volonté de l’enseignant de pouvoir donner une nouvelle chance à l’élève. En effet nous estimons que la faible réussite des redoublements est indissociable des conditions dans lesquelles ces redoublements s’effectuent,  par exemple  les PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Educative) au collège et l'Accompagnement Personnalisé au lycée, ne permettent, en aucun cas, de faire progresser les élèves en difficultés.

En voulant prendre  une telle mesure sans concertation, c’est de la part du ministère une nouvelle preuve de mépris du travail des enseignants et du rôle des conseils de classe .

La CGT Educ’Action demande donc  solennellement au gouvernement une réelle consultation des personnels sur la question du redoublement avant de représenter un nouveau décret sur ce sujet.