le combat continue

 

cgt-educaction-3.jpgTous ensemble continuons le combat!

Force est de constater que le 12/02 la mobilisation des enseignants du second degré n’a pas été à la hauteur de celle des professeurs des écoles ( près de 70% en grève mardi dernier ) . Il est vrai que la campagne médiatique mettant systématiquement en avant la question des rythmes scolaires a conduit à occulter en grande partie les mots d’ordre lancés par l’Intersyndicale nationale CGT, FO, SUD, FAEN 1er et 2nd degré confondus.

Pourtant quand l’on y regarde de plus près la réforme des rythmes scolaires qui a été rejetée largement dans les instances représentatives du CSE et du CTM fait partie intégrante de la loi d’orientation, et que ce soit dans le 1er ou le second degré on se rend compte que les problématiques et les dangers sont les mêmes.

Ainsi ce qui pousse la CGT Educ’Action à se prononcer contre cette loi c’est bien évidemment ce qu’elle contient :

*maintien du socle commun tant à l’école primaire qu’au collège et bientôt au lycée et son corollaire l’évaluation par compétence qui signe l’arrêt de mort de la notion de qualification et la remise en cause dans le monde du travail des conventions collectives et des grilles de qualification seules garantes d’une protection du salarié lors de la signature de son contrat de travail ( en savoir plus) . Contrat déjà sérieusement mis à mal par le récent accord sur la flexibilisation de l’emploi.

* régionalisation renforcée, on la voit poindre avec la réforme de rythmes scolaires et l’intervention des municipalités dans l’organisation du temps scolaire des élèves et aussi dans la définition des contenus pédagogiques. Mais l’acte III de la décentralisation, car c’est bien de cela qu’il s’agit, présente le danger pour l’éducation de ne plus être vraiment Nationale et ce à quelque niveau que ce soit.

On le voit notamment avec le coup qui est porté à la formation professionnelle au travers de cette loi, puisque la carte des formations professionnelles seraient entièrement pilotée par les régions et « adaptée aux enjeux du développement économique et de l’emploi local». ( en savoir plus )

On le voit également avec l’instauration d’un service public régional de l’orientation et le renforcement des inégalités spatiales dans le traitement des usagers que cela va engendrer. Ce serait alors la fin des CIO et du métier de COP ( en savoir plus ) .

Plus généralement on peut se demander jusqu’où ira cette régionalisation pour les personnels et on peut à présent légitimement s’inquiéter de la décentralisation des enseignants et de la modification programmée de leur statut.

Nous ne voulons pas non plus comme le souhaite l’Association des Régions de France qu’il y ait des contrats d’objectifs et de moyens triennaux entre chaque lycée, le rectorat et la région sur la détermination des moyens humains financiers et immobiliers des EPLE. Nous ne voulons pas que les salaires des enseignants apparaissent dans les comptes financiers des établissements comme cela est prévu dans la RCBC ( réforme du cadre budgétaire et comptable). L’école ne doit pas devenir une entreprise !

Enfin nous sommes contre cette loi car elle ne rompt pas avec les réformes désastreuses des précédents ministères :

réforme du lycée général et technologique, généralisation du Bac pro 3 ans etc.. Il s’agit d’une seule et même logique à l’œuvre dans l’ensemble du système éducatif visant à faire accepter la concurrence entre personnels, disciplines, élèves et établissements et à faire éclater le cadre national. Nous nous sommes battus au côté des collègues contre ces réformes ce n’est pas pour accepter à présent leur amplification par la loi d’Orientation du ministre Peillon : ce n’est pas notre vision de l’Ecole !

Ce sont ces positions que nous défendrons lors de la  rencontre interfédérale des syndicats de l'Education prévue en début de semaine prochaine qui envisagera les suites à donner au mouvement.