ISAE à 2500 Euros

Etrennes : Faut-il monter l'ISAE à 2500€ ?


Les enseignant·es référent·es handicap (ERH) viennent d'obtenir la revalorisation de leur indemnité à 2500€/an, au lieu des 929€ qu'ils/elles touchaient jusque là.

Petit retour en arrière : en 2010, constatant la difficulté de recruter des enseignant-es référent-es dans le second degré, notamment en raison de la perte de l'ISOE, le ministère crée cette indemnité de fonction de 929€, versée comme de juste à tous-tes les ERH, du premier comme du second degrés. Ils/elles ont ainsi été les premièr-es à toucher un "équivalent" de la part fixe de l'ISOE (équivalent relatif, l'ISOE étant fixée à 1200€); par ailleurs, en 2013, afin de revaloriser les enseignant-es des classes du premier degré, le ministère crée l'ISAE, d'abord fixée à 400€ puis augmentée à 1200€. Celle-ci étant liée à "l'exercice effectif des fonctions enseignantes", les enseignant-es référent-es comme les M.A.I. (devenus ERUN) ne la touchent pas.

Pour l'obtenir en sus de leur indemnité de fonction, des enseignant-es référent-es de tous les départements ont lancé en 2016 un mouvement de boycott de l'enquête ministérielle. Devant l'ampleur du mouvement, les syndicats majoritaires les ont rejoint-es. En vain, le ministère Vallaud Belkacem a préféré remplacer leur indemnité actuelle par une "indemnité de mission particulière" (IMP) dont le montant (1250€ ou 2500€) est laissé à la discrétion des recteurs et rectrices. Il a fallu un nouveau boycott pour que le ministère se décide enfin à être plus directif envers les rectorats : ce sera 2500€.

Si cette surenchère indemnitaire fonctionne, on ne voit pas dès lors pourquoi les enseignant·es exerçant dans les classes du premier et du second degrés ne revendiqueraient pas une ISAE ou une ISOE de base à 2500€. En soi, leur fonction ne mérite-t-elle pas autant d'être valorisée?

Mais est-ce vraiment la solution? A la CGT, nous pensons que le système indemnitaire est un miroir aux alouettes destiné à diviser la profession. Il ne répond pas aux divers problèmes de conditions de travail et ne saurait compenser les pertes de pouvoir d'achat. Au contraire, il satisfait les collègues à bon marché : qu'on en juge plutôt, pour un salaire brut de 2000€, la perte de pouvoir d'achat depuis l'an 2000 est évaluée à près de 3500€ par an! Qui plus est, les indemnités ne sont pas comptabilisées dans la pension de retraite - uniquement dans le régime additionnel de la FP.

Pour la CGT, le combat est à mener dans toute la fonction publique, pour une augmentation de la valeur du point d'indice, qui profitera à tou·tes les agents. Chiche, en 2018?