Lady Gaïa, un pas de plus dans l’obsession sécuritaire

Lady Gaïa, un pas de plus dans l’obsession sécuritaire

Récemment, un inspecteur de l’éducation nationale varois nous a alerté au sujet de la dérive coercitive de notre administration.

Cela fait écho de façon sinistre au projet de loi sécurité globale qui met à mal la liberté d'expression en général, la liberté de la presse et le droit de manifester.

Dans l’éducation nationale, la liberté pédagogique est en danger.

Cet IEN explique que ses collègues et lui-même doivent être vigilants concernant leurs « obligations vis à vis de l'outil Gaïa. »

Gaia est une application nationale que les professeurs des écoles doivent utiliser depuis 2016 pour s’inscrire aux actions de formation.  Cette application est apparue dès le départ comme une volonté de la hiérarchie de contrôler les présences des enseignants aux animations pédagogiques.

Par ailleurs, depuis la généralisation de Gaia, les ordres de mission sont édités par les équipes de circonscription qui ont du mal à tenir le rythme et les envoient parfois après les réunions.

Or, il a été convenu en Conseil d’inspecteurs que lorsqu’il s’agit d’animations pédagogiques ne générant pas de frais de déplacement, il était inutile d’éditer les convocations par Gaïa.

Dès lors qu'il n'y a pas de frais de déplacement, quel est l’enjeu de ces nouvelles consignes de « saisies Gaïa» ?

Celles-ci apparaissent alors comme un traçage les enseignants, ceux ci étant soupçonnés de ne pas faire leur travail correctement et devant rendre toujours plus de comptes. Ce flicage des enseignants, des équipes, et des inspecteurs fait résonner le terme « école de la confiance » cher à Blanquer de façon cynique et grinçante.

Cette dérive autoritaire est à mettre en parallèle avec la récente demande de l'IA-DASEN aux IEN de « signaler » les enseignants qui refuseraient, dans le cadre des Plans français ou maths, les visites de conseillers pédagogiques ou la participation aux constellations, en vue de les faire convoquer par le DASEN.

La CGT éduc’action met en garde depuis longtemps sur les dangers du LSU (livret scolaire unique) et du CPA (compte personnel d’activités), son doublon pour les enseignants, ainsi que des dangers de Gaïa.

LSU, CPA et Gaïa constituent le cheval de Troie d'une destruction rampante de nos droits collectifs. Véritables outils de management et de contrôle social, ces dispositifs doivent être dénoncés et combattus à hauteur de la menace qu'ils constituent, aussi bien en terme de mise en cause des libertés individuelles que d'acquis sociaux et de protections collectives.

Les enseignants qui seraient victimes de pressions concernant les données de Gaïa ou la participation au plan français ne doivent pas rester isolés. Les syndicats sont un outil de défense collective, emparez-vous en !!