Temps de travail / temps de concertation

 

Vers un forfait illimité pour les réunions...

En 1991, la reconnaissance des temps de concertation et des temps de conférences pédagogiques dans notre temps de service s’effectuait en libérant un samedi sur trois pour les élèves. Mais de nombreuses réunions s’effectuaient encore sur un temps devant élèves où l’enseignant était remplacé. C’était le cas des réunions d’équipes éducatives, les réunions avec les membres de RASED ou encore les réunions des CCPE (supprimées suite à la Loi de 2005 instituant les MDPH).

Au fur et à mesure, ces réunions sont devenues chronophages par l’augmentation d’une part des demandes institutionnelles, mais aussi par le basculement progressif des réunions sur temps de présence devant élèves vers le temps personnel, basculement justifié souvent par les « obligations de service » et surtout par les suppressions de postes de remplacement.

Cette dégradation s’est accentuée depuis 2008, lorsque DARCOS a redéfini notre temps de service à 24 heures devant élèves en classe, 60 heures d’Aide Personnalisée et 18 heures d’animations pédagogiques, 6 heures de Conseils d’Ecole et 24 heures de réunions de Conseils de cycles et/ou de concertation.

En 2013, Peillon donne encore plus de temps pour la concertation, en réduisant les 60 heures d’Aide Personnalisée à 36 heures d’Activités Pédagogiques Complémentaires et 24 heures forfaitaires pour réunions avec les parents, équipes de suivi de scolarité, conseils des maîtres, etc . Mais le constat dans les écoles est sans appel, en 4 mois, toutes les heures de réunions ont parfois été utilisées.

Plus on a de temps... Moins on a de temps

« Lorsque vous avez épuisé vos 24 heures consacrées notamment aux rencontres avec les parents au mois d’avril, vous continuez quand même à les voir si le besoin s’en ressent. Les 24 heures sont un forfait, pas une limite. »

Voilà en substance les propos d’un IEN lorsqu’il rappelle nos obligations de service dans le cadre des 108 heures. Du « forfait 24 heures » lié à la transformation des 60 heures d’Aide Personnalisée en 36 heures d’APC et qui ne devait pas être contrôlé, nous glissons vers un « forfait illimité ». La formalisation de toutes nos obligations de service, devient un puits sans fond de réunions en tous genres et souvent devenues chronophages lié à une demande institutionnelle toujours plus importante. Réunions auxquelles s’ajouteront toutes celles qui auront lieu dans le cadre du Projet Educatif de Territoire (PedT) pour la transition entre l’école et le péri-éducatif établi lors de la mise en application de la réforme des Rythmes scolaires. L’administration et les collectivités locales, avec parfois le soutien de certaines organisations syndicales, tenteront de nous les imposer. La mise en oeuvre des nouveaux dispositifs « scolarisation des moins de trois ans » et « Plus de Maîtres que de Classes » a aussi engendré son lot de réunions supplémentaires.

Ainsi, si les besoins de se réunir sont nécessaires, ils peuvent être variables d’une école à une autre, selon qu’elle est classée REP ou non, selon le nombre d’élèves en difficulté ou nécessitant des réunions d’équipe éducative. Mais en aucun cas, cela ne doit se traduire par une dégradation de nos conditions de vie et un envahissement sans fin et incontrôlé de notre temps personnel.

Pour la CGT Educ’action , le temps de service des professeurs des écoles doit être revu et être défini par des maxima d’heures d’enseignement. Il doit tendre vers les 18 heures comme pour les certifiés. Les réunions d’équipe de suivi de scolarité, avec les membres du RASED (reconstitué), d’inclusion des élèves de CLIS, de concertation et de conseil de cycle doivent être mieux encadrées et prioritairement prises sur nos heures d’enseignement en mettant en place les moyens de remplacement nécessaires. Les heures d’APC doivent être supprimées. Les Conseils d’école qui sont aussi une obligation de service doivent permettre de respecter le parent-salarié élu en lui octroyant le droit d’y assister même sur son temps de travail par reconnaissance de ce droit.